Les distances de sécurité ont évolué également en accord avec l’acquisition de nouvelles connaissances techniques. Les pratiques de pulvérisation font l'objet d'une attention particulière, avec l'introduction de nouvelles normes : les règles évoluent avec l'application de la Distance de Sécurité pour les Personnes Présentes et les Résidents (DSPPR), remplaçant la traditionnelle Distance de Sécurité Riverains (DSR). Cette transition s'inscrit dans une démarche globale visant à réduire l'impact des pulvérisations sur la biodiversité et la santé publique, en complément des mesures visant à sécuriser les cours d’eaux avec les zones de non-traitement (ZNT) et les Dispositifs Végétalisés Permanents (DVP).
L'évaluation des risques sanitaires, menée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), prend en compte diverses catégories de personnes exposées aux produits phytosanitaires. Les Distances de Sécurité pour les Personnes Présentes et les Résidents(DSPPR) sont désormais intégrées dans les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) nouvellement octroyées et figurent sur les étiquettes des produits nouvellement homologués ou ré-homologués.
Cependant, l'application généralisée de ces mesures se fait progressivement. À ce jour, toutes les spécialités ne mentionnent pas encore ces distances sur leurs étiquettes. Dans un souci d'uniformité, toutes seront concernées au fil des renouvellements d'AMM. En attendant, les autorités ont mis en place des règlements, détaillés dans les arrêtés de décembre 2019 et janvier 2022, établissant des règles d'application des DSPPR.
Les critères tels que le classement du produit, le type de culture et la vocation des lieux en bordure de parcelle agricole sont également pris en compte. Les résidents, les personnes présentes, et les personnes vulnérables sont identifiés comme des catégories spécifiques. Les traitements concernés incluent toute méthode émettant directement ou indirectement des produits dans l'air, allant de la pulvérisation à la fumigation. Les produits à plus faibles risques sont soumis, ou non, à des distances réduites.
Les distances imposées peuvent toutefois être réduites sous certaines conditions, notamment avec l'adhésion à des chartes départementales et l'utilisation de techniques de réduction de dérives homologuées.
Cette évolution réglementaire marque un tournant dans la manière dont l'agriculture considère ses pratiques de pulvérisation. Elle souligne l'importance de concilier productivité agricole et protection de l'environnement. Ces changements témoignent de l'engagement progressif vers une agriculture plus durable, respectueuse des équilibres naturels et des préoccupations de la société.